Un ovule artificiel
Il serait possible de créer un ovule qui cache un autre génome que le sien en remplaçant son noyau par celui d'une autre cellule.
États-Unis
04/07/2001 - Des chercheurs auraient créé des « ovules artificiels » qui ont des chromosomes qui ne sont pas les leurs, afin que les femmes infertiles accouchent de leur « propre » enfant.
Pour créer leur « ovule artificiel », les chercheurs ont reproduit leur maturation en laboratoire. Ce processus, nommé méiose, est composé de nombreuses étapes. (Images : Kenneth G. Wilson, University of Miami). - Impossible d'afficher l'image
La technique, développée par Takumi Takeuchi et ses collègues de la Cornell University, consiste à remplacer le noyau d'un ovule sain avec celui d'une cellule de la mère infertile. De cette façon, le bébé naît avec les chromosomes de ses deux parents, et non pas avec ceux de son père et ceux de la femme qui a donné son œuf. La nouvelle technique est prometteuse mais il y encore beaucoup de travail à faire, ont rappelé les chercheurs à la conférence de l'European Society for Human Reproduction and Embryology.
De fait, reproduire des ovules en laboratoire est difficile, notamment parce qu'elles sont les seules cellules – avec les spermatozoïdes – à n'avoir qu'une copie de chromosomes. Les cellules sexuelles, en effet, se débarrassent de la moitié de leurs gènes au cours de leur maturation, ou méiose, et comblent ce « trou » lors de la fécondation. Pour reproduire ce processus, les biologistes ont envoyé un courant électrique à leurs ovules pour que leurs chromosomes se séparent en deux parties égales. Puis ils ont enlevé un des paquets.
Une injection de spermatozoïdes a terminé le travail. Placé dans un utérus, l'ovule ainsi fécondé devrait théoriquement se diviser jusqu'à donner naissance à un bébé. Mais il devait manquer quelques ingrédients : sur les 150 cellules dont les chercheurs ont remplacé le noyau, à peine quelques-unes ont survécu. Et après une ou deux divisions cellulaires, ces rares rescapées sont toutes mortes elles aussi. Mais personne n'a dit qu'imiter dame nature serait facile.
Publié par 'Cybersciences'